Rakner le Tyrien : Le sacrifice (5)

Après une nuit passée en pleine air, sur un banc, et à l’abri des regards, je me réveillai lorsque le soleil se leva.
La nuit avait été douce, mais j’avais mal dormi, perturbé par les événements de la veille.
Un assassin voulant m’éliminer mais me sauvant la vie a deux reprises, un roi me considérant comme un monstre et ayant monté la capitale contre moi, il y a de quoi perturbé.
Une petite fille, au habit étrange, se tenais devant moi.
Elle semblait avoir entre six et huit ans et savoir des choses sur moi, mais n’était pas effrayé.

« - Bonjour Rakner, me dit-elle, tu a bien dormi ?
- Oui, même si le banc était dur, lui répondis-je, mais qui es-tu ?
- Ah, j’oubliais que nous n’avons pas eu le temps de faire connaissance lorsque la mort a frappé.
- Lorsque que la mort a frappé ? Que veux-tu dire ? Explique moi s’il-te-plait.
-Je ne suis plus de ce monde, je t’observe du lieu où les autres t’attendent.
-Les autres ? Je comprends de moins en moins ce que tu me dis. Sois plus claire.
-Je ne peux t’en dire plus, d’ailleurs, je n’avais que 7 ans lorsque c’est arrivé. Je peux juste te dire qu’un choix se portera bientôt à toi, une vie s’éteindra bientôt, et l’ancienne vérité te sera alors révélée mais que tu ne pourras y accéder. »

Ma vision se troubla. Une voix qui m’était familière m’ordonnait de me réveiller.
J’étais toujours allongé devant moi, mais ce n’était pas une petit fille mais Raven qui se tenait devant moi.
Avais-je rêvé ?

« Lèves toi Rakner, il faut partir, me dit-il. Les gardes te cherchent, et ils viendront bientôt par ici. »

Sans dire un mot de plus, il repartit. Je bondis hors du banc, pris mes affaires et me cachai entres 2 maisons inhabités.
Les gardes passèrent sans me voir. Si Raven ne m’avais pas prévenu, je me serai fait prendre une fois de plus.
La journée passa sans mauvaise surprise. Vers le milieu de l’après-midi, les gardes n’avaient pas l’air de vouloir abandonner les recherches, mais ils ne parvenaient pas à me trouver.
De mon coté, c’était Raven que je recherchais. Je voulais en savoir plus sur lui, je sentais en lui qu’il ne pourrait jamais me tuer. Malgré sont regards sombre, il n’est pas aussi cruel qu’il prétend l’être, sinon il m’aurait déjà tué.
Pas de trace de Raven, ni d’autre apparition de la petite fille ou d’un signe quelconque.
J’étais à nouveau seul, sans savoir où allez et que faire. Je pris la direction du château, il fallait que j’en finisse avec ce roi, et lui parlait arrangerais peut-être les choses.
Arrivé a la porte du château, je ne vi aucun garde. La porte principale était fermée. Tout semblait calme, trop calme.
Un mot était accroché à la porte :

« Nous tenons Raven. Sois devant la fontaine dans une heure maximum, où il sera exécuté. »

C’était visiblement un piège, mais je ne pouvais pas laisser Raven se faire tuer alors qu’il m’avait sauvé deux fois.
Il fallait faire vite, une heure était peu pour traverser la ville.
Je venais d’arriver à la fontaine, mais il n’y avait personne. Pas de trace de Raven, ni du roi, ni de ses gardes.
Au bout de 5 minutes, les gardes arrivèrent, avec Raven dans une cage et enchainé de la tête au pied.
Un garde s’avança vers moi.

« Ne bouge pas, m’ordonna t’il, dés que nous t’aurons ligotés, ton ami sera libéré »

Ils me ligotèrent puis on prit la direction du château.

« Attendez ! Vous devez relâcher Raven, criais-je, c’est ce qui était convenu !
-Il sera relâché lorsque tu seras mort pour ne pas qu’ils tentent de se sauver, me répondit le garde. »

Je ne pouvais pas bouger, Raven non plus. Nous étions pris au piège. La porte du château s’ouvrit devant nous.
Les gardes nous conduisirent dans la salle du trône où le roi nous attendait, tranquillement assis.

« Voila enfin le monstre et son ami, s’exclama t’il, Rakner, bientôt ton sang coulera sur la place publique !
-C’est vous le monstre, protestais-je, vous manipulez votre peuple pour vos désirs personnels ! Vous exécutez tous ceux qui ne sont pas avec vous, ou comme vous ! Vous n’acceptez rien de différent ! »

Il ne prit pas la peine de me répondre, il se contenta de se lever. Il me regarda dans les yeux avant de me dire :

« Ton peuple disparaitra avec ta mort ! Balancez les au cachot et enchainez leurs pieds pour qu’ils ne puissent s’enfuir !»

Ma surprise fut grande ! Il semblait en savoir plus sur moi que je ne le pensais.

Le Roi nous fit jeter dans le cachot, dans 2 cellules séparées, par ses gardes.
Les gardes firent une piqure a Raven contenant un poison le rendant faible et lent pendant 2 jours afin qu’il ne puisse pas s’enfuir.
Nous n’avions plus d’arme. Raven essaya en vain de casser les barreaux mais échoua.

« Rakner, me dit-il, Le peu que tu à appris et ce que tu as vécu est important ! Il faut que tu trouves le moyen de transmettre cela afin que la vérité soit révélée au gens. La meilleure solution serait de l’écrire. De mon coté, je reprendrais ta quête de vérité, et la révélerais au monde.
-Je comprends, lui répondis-je, je le ferais. Le poison t’empêchera de m’aider, cette fois je ne pourrais m’en sortir. Lorsque ma fin sera venue, il faudra que tu préviennes l’Empereur, Une guerre se prépare, je sens que l’histoire se répète. Avant que l’on soit séparé, j’aimerais que tu me raconte ta propre histoire.
- Prend ce livre, me proposa t’il je l’ai écrit tout au cours de mon enfance jusqu’au tragique événement qui a fait de moi ce que je suis. Tu y découvriras que Andarel n’a pas été la seul cité détruite par le Roi. Je te remercie pour tout ce que tu m’as appris.
-Moi aussi je te remercie, finis-je, sans toi, je serais surement déjà mort. »


2 Gardes jetèrent Raven hors du cachot en lui expliquant :

« Le temps que le poison prenne fin, il sera trop tard pour ton ami. Tu pourras toujours assisté à son exécution »

La dernière chose que je vis de Raven était le regarde noir qu’il lança au garde avant d’être jeté dans la foule.
Je commençai à écrire, en me servant de la boisson et de la nourriture de la prison, mon histoire où chaque mots, chaque pensées et chaque faits et gestes que j’ai vécu sera écrit !